Interview Pierre Kosciusko-Morizet

Interview du mois

Mr Pierre Kosciusko-Morizet,
Président de l’ACSEL (*) et PDG de PriceMinister (**)

L’Acsel : l’association de l’économie numérique et lieu de transversalité

Pouvez-vous nous présenter brièvement l’ACSEL dont vous venez de prendre la présidence ?

L’Association pour le commerce et les services en ligne (Acsel) est l’organisation française représentative du domaine des services en ligne et du commerce électronique. Elle regroupe environ 200 entreprises et organismes tous secteurs confondus. A la différence d’une fédération qui aura davantage une démarche de lobbying et de défense d’intérêts corporatistes, notre association est prospective et transverse pour l’ensemble des métiers de l’économie numérique. L’Acsel se veut l’association de l’économie numérique, dont l’e-commerce n’est qu’une partie. Nous nous intéressons également aux contenus, au marketing, aux banques, au paiement, à la logistique ou encore aux prestataires de services, que ce soit des fournisseurs d’accès ou des hébergeurs.

Par quels chantiers allez-vous commencer ?

L’Acsel est en pleine redéfinition de ses priorités stratégiques et s’il est un peu prématuré de connaître les futurs chantiers, on sait déjà les grands thèmes sur lesquels nous allons travailler avec un certain nombre de commissions et comment cela va se structurer. L’une des idées à laquelle je souhaite œuvrer est de structurer l’Acsel encore plus qu’avant afin de rendre son action plus lisible pour ses membres. Nous avons, en effet, des entreprises qui viennent de secteurs très divers, et il est important que l’on parvienne à montrer à chacune en quoi le travail de l’Acsel les intéresse et concerne leur activité. En ce qui concerne les grands axes de réflexion, il y a la mobilité, le marketing et le « 2.0 », les TPE et les PME sur internet, sans oublier l’e-commerce, qu’il faudra structurer autour de thèmes comme l’internet mobile, le BtoB, le Rich media, la banque en ligne, le paiement, la logistique ou encore le fonds de commerce numérique. La plupart de ces thèmes ont fait l’objet de précédents chantiers qu’il faudra structurer afin de s’assurer que nous avançons au bon rythme sur tous les thèmes. Les chantiers arriveront au fur et mesure des questions qui vont se poser.

A votre avis va t’on assister à une explosion de l’internet mobile ?

En France, il y a un nombre important d’abonnés en téléphonie mobile, mais il n’y a pas un parc très orienté « nouveaux usages » comme au Japon, très en avance et depuis plusieurs années déjà. C’est probablement vers ce pays qu’il faut se tourner pour savoir où sera la téléphonie mobile de demain en France. Peu de personnes équipées d’un téléphone mobile s’en servent pour surfer sur l’internet car on n’associe pas encore le mobile à l’internet. En dehors de la voix, l’un des usages le plus développé sur le mobile est d’ailleurs le sms, une utilisation somme toute assez « basique » du téléphone. Il est vrai que les terminaux ne sont par toujours adaptés à l’internet. Pour l’heure, l’internet, en termes de mobilité, reste un phénomène encore peu développé, même si c’est probablement là où, dans les années à venir, internet va le plus changer.

Quel peut être le rôle de l’Acsel dans le développement des nouveaux usages en mobilité ?

La force de L’Acsel est d’avoir pour membre les trois opérateurs mobiles et lorsque nous allons travailler sur ces questions, nous aurons nécessairement les bons interlocuteurs. Au delà de cela, il y différents axes de travail qui peuvent être liés au paiement (comment est-ce que l’on paye avec son mobile ?) ou à la relation entre contenu et réseau (quel type de contenus on peut trouver sur son mobile ?, quelles peuvent être les relations entre les opérateurs et les fournisseurs de contenu sur le mobile ?). Il y a déjà deux groupes de travail à l’Acsel sur ces thèmes (internet mobile et multimédia mobile) mais ce n’est qu’un début.

(*) http://www.acsel.asso.fr


(**) http://www.priceminister.com

Interview réalisée par Isabelle Pottier, avocat.

Parue dans la JTIT n°80/2008

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