AnaCrim, les logiciels d’analyse criminelle de la gendarmerie

logiciels d’analyse criminelle

Les services de la gendarmerie ont recours aux logiciels d’analyse criminelle pour la résolution d’affaires complexes.

Cette utilisation n’est pas nouvelle, ces logiciels d’analyse criminelle (autrement nommés logiciels de rapprochement judiciaire) sont utilisés depuis 1994 par les services de la gendarmerie nationale.

Présentation générale des logiciels Anacrim

Les logiciels AnaCrim, développés par la société IBM (1), sont au nombre de quatre :

  • Anacrim – ATRT (Application de Traitement des Relations Transactionnelles), qui permet l’exploitation automatisée de relevés bancaires et de documents téléphoniques (facturation détaillée, localisation de relais, etc.), obtenus sur réquisition judiciaire. Ce logiciel permet notamment de représenter l’application de récurrences dans l’utilisation ;
  • Anacrim – ANB (Analysa NoteBook), qui est un logiciel d’analyse et de représentation visuelle de données. Les informations contenues dans les pièces et documents de procédures (procès-verbal, compte rendu, etc.) sont ainsi représentées sous différentes formes, qui peuvent être enrichies par les enquêteurs, afin de mettre en évidence des contradictions entre certaines données ou de confirmer certains faits. Ce logiciel sera prochainement remplacé par le logiciel Anacrim-NG ;
  • Anacrim – IVC (identification des victimes de catastrophes) ;
  • Mercure, logiciel utilisé par les fonctionnaires de police et qui permet l’analyse des données téléphoniques obtenues sur réquisition.

Mise en œuvre des logiciels Anacrim

La mise en œuvre de ces logiciels d’analyse criminelle est encadrée par les dispositions d’un décret du 7 mai 2012 (1) qui prévoit notamment :

  • le cadre de leur utilisation : les enquêtes de flagrance, les enquêtes préliminaires et les investigations exécutées sur commission rogatoire relatives à des crimes et délits punis d’une peine d’emprisonnement ;
  • les personnes destinataires des données et informations : les officiers et agents de police judiciaire de la police et de la gendarmerie nationales et les organismes de coopération internationale en matière de police judiciaire et les services de police étrangers ;
  • que chaque consultation effectuée fait l’objet d’un enregistrement, conservé cinq ans, et qui comprend l’identifiant du consultant, la date et l’heure de la consultation.

Ces quatre logiciels (cinq si l’on compte Anacrim-NG) sont le support d’autant de traitements, qui ont tous pour finalité « l’exploitation et le rapprochement d’informations sur les modes opératoires réunis au cours d’une même enquête » (2).

Utilisation des logiciels Anacrim

Ces logiciels, à l’exception de Mercure, sont utilisés par des fonctionnaires de la gendarmerie nationale, analystes en recherches criminelles.

Afin d’utiliser les capacités de ces logiciels d’analyse criminelle, les analystes en recherches criminelles doivent d’abord extraire de chaque document du dossier les informations pertinentes.

Un volume de données identifiées, sélectionnées à partir des informations collectées dans le cadre d’une enquête est donc analysé par ces logiciels qui :

  • comparent les données saisies ;
  • en fournissent des représentations graphiques ;
  • soulignent les cohérences et incohérences ;
  • marquent les récurrences constatées.

Dans le cadre d’une affaire complexe comme celle de l’assassinat de Gregory Vuillemin le logiciel d’analyse criminelle utilisé met donc en perspective les données recueillies, permettant ainsi aux analystes en recherches criminelles de mettre en lumière les zones d’ombre du volume important d’informations qui constituent le dossier.

La société IBM, à l’origine du développement des logiciels Anacrim, propose, sur son site, un outil en ligne interactif permettant de suivre deux simulations d’utilisation du logiciel Anacrim – ANB (3).

Virginie Bensoussan-Brulé
Raphaël Liotier
Lexing Pénal numérique

1) i2 Analyst’s Notebook : Analyse et visualisation de données permettant une analyse efficace du renseignement, IBM.com.
2) ANACRIM : logiciels de rapprochement judiciaire à des fins d’analyse criminelle, Cnil.fr 8-4-2014.
3) IBM® i2® Analyst’s Notebook®!, IBM.com

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