Archive interview avril 2007

Interview du mois

Mr André Imbaud
Président directeur général de la société Sodis (*)

Une informatique infaillible !

Pouvez-vous nous dire brièvement en quoi consiste exactement l’activité de Sodis ?

La Sodis est une entreprise de distribution de livres, fondée en 1971 (100 % filiale du groupe Gallimard). Nous assurons la logistique complète de cette activité, c’est-à-dire à la fois les flux d’information, les flux physiques et les flux financiers associés au marché du livre entre les éditeurs et les libraires au sens large (Fnac, hypermarchés, etc.). En chiffres, la Sodis emploie un peu plus de 500 personnes (dont une trentaine d’informaticiens), distribue 100 000 références articles et gère un stock de 72 millions de volumes. La spécificité de notre société est d’être le spécialiste des petits flux avec le plus gros portefeuille de références articles des distributeurs de livres français.

Quelle est la particularité de l’informatique dans votre activité ?

Elle gère, avec des contraintes très difficiles, trois types de flux : d’information, physiques et financier. Concernant le premier flux, les informations échangées avec l’éditeur et le diffuseur concernent tout ce qui a trait à la diffusion des livres et au suivi des affaires, notamment avec les libraires, au quotidien, grâce à l’outil interprofessionnel d‘échange de données Informatisés (EDI) « Dilicom ». C’est une plate forme informatique qui sert de lien entre les libraires et les éditeurs – diffuseurs. La gestion de ce flux consiste à tenir à jour les bases « articles » (description des ouvrages), à répercuter les informations des éditeurs vers les libraires et inversement, à tenir le fichier client, assez complexe dans le monde du livre, puisqu’il inclut la gestion des pré-commandes (avant même la parution des ouvrages), les commandes et le traitement des factures. Il faut savoir que la tarification « réglementée » dans notre secteur (loi « Lang » sur le prix unique) a un impact direct sur notre mode de fonctionnement. Le prix de vente au client final étant fixé à l’avance, les rémunérations des intermédiaires se font par des remises qui vont venir en déduction du prix final (contrairement à l’ajout d’une marge sur un prix d’achat). En outre, la tarification est assortie d’une TVA spécifique qui nous amène à gérer plusieurs taux (certains articles sont à double taux de TVA).

 

Sur le plan des flux physiques, les éditeurs organisent eux-mêmes la fabrication des livres et les font livrer directement chez le distributeur. Notre tâche consiste donc à les récupérer, les stocker et servir les commandes, y compris celles qui sont assorties d’un droit de retour (le taux de retours est d’environ 21 %). Enfin, il y a le flux financier correspondant à la facturation, au recouvrement dans le cadre de contrats de commissionnement « ducroire » (nous établissons les factures en notre nom sans être propriétaire de ce que nous vendons et nous assumons les risques de non paiement). Ces flux induisent un ensemble de caractéristiques du système d’information et une informatique très spécifique, il y a, en effet, peu de marchandises, aujourd’hui, qui soient distribuées avec des schémas de cette nature.

Que demandez-vous avant tout à un bon système informatique ?

Une très grande fiabilité car notre niveau de dépendance à l’informatique est très important. L’informatique est, en effet, présente partout, y compris dans le pilotage des installations permettant de gérer les stocks et les préparations de commandes. Sur un réseau de convoyeurs, les cartons préparés à l’intention des libraires sont automatiquement transportés à l’endroit où ils vont recevoir un ou des ouvrages. Le pilotage se fait uniquement par ordinateur. Pour plus de sécurité, tout est en miroir, ce qui fait que notre taux de panne informatique est insignifiant. Un bon SI doit assurer notre fonctionnement sur des fonctions de base (commandes, stocks, facturation) et la fonction échange d’informations qui ne cesse de croître (notamment le reporting quotidien aux éditeurs sur les ventes).

 

Notre système d’information est en pleine modernisation et l’on s’achemine vers un système qui soit un compromis entre des progiciels « métier » et des développements spécifiques correspondant à nos besoins. Par exemple, pour la logistique, nous utilisons le logiciel d’un prestataire de services, qui fait de la gestion de stock et de préparation de commande (a-SIS), auquel nous raccordons des outils de gestion de flux financiers et de facturation, développés en interne pour tenir compte des caractéristiques de notre activité.

 

(*)www.sodis.fr

 

Interview réalisée par Isabelle Pottier, avocat.

Parue dans la JTIT n°63/2007

 

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