Archive interview mars 2005 Pascal Lermechin

Interview


Pascal Lermechin,
Directeur du site de Gonesse Triade Electronique Onyx (*)

Le traitement des déchets électroniques … vous êtes concernés !

En quoi consiste exactement votre métier de traitement et de valorisation des D3E ?

Avant tout, il faut préciser que Triade Electronique est une filiale du groupe Onyx. Notre métier est la collecte, le traitement et la valorisation de l’ensemble des déchets d’Équipement Électrique et Électronique (D3E) visés par la directive Européenne 2002/96/CE (terminaux de paiement, UC, écrans, PABX, imprimantes, fax, modems, photocopieurs, onduleurs…). Triade Electronique possède 3 sites de traitement certifiés ISO 9001 et 14001 (Gonesse, Lyon et Montpellier) et 12 plates formes de démantèlement uniformément réparties en France et mises en place avec les régions Onyx. Nous collectons environ 25 000 tonnes de D3E par an dont 80 % viennent des industriels et 20% des collectivités locales. Le développement de plates formes régionales (Rennes, Nantes, Orléans…) classifiées installations classées pour l’environnement a pour but de regrouper des D3E voir dans certains cas, de les pré-démanteler afin d’offrir à nos clients la meilleure solution logistique en terme de collecte de leurs déchets. Triade c’est le pré-démantèlement. avec une expertise forte en «dépollution» et enlèvement de batteries et de piles.

Sommes-nous réellement en retard dans la transposition des directives CE ?

La directive européenne doit être transposée en droit français avant le 13 août 2005. A cette date, les producteurs de DEEE devront avoir mis en place une organisation de la collecte des déchets électroniques. Certains pays communautaires comme la Norvège ont anticipé cette directive et collecte les DEEE depuis 1999. Cela leur permet de collecter pour 6 millions d’habitants, 100 000 tonnes de D3E, soit un ratio par habitant de 12 kg/an /habitant, contre 1 kg en France. En proportion, il faudrait arriver à collecter en France, environ 850 000 tonnes de D3E. On en est loin ! Triade Onyx, numéro un en France, collecte à ce jour environ 25 000 tonnes / an. Les rares industriels qui ont pris les devant l’on fait pour des raisons environnementales parce qu’ils sont classés ISO 14001(1) mais il faut savoir qu’une grande partie du gisement va provenir des collectivités locales. Dans les faits, il faudra encore attendre que le projet de décret sorte (fin 2005) pour que les producteurs se mettent à organiser la collecte et le recyclage des D3E.

Y a-t-il une procédure de certification des entreprises effectuant ces opérations ?

Une entreprise de recyclage de DEEE doit être située sur un site ICPE (installation classée pour l’environnement) et doit être certifiée ISO 9001 (qualité) et 14001 (environnement). Elle doit également pouvoir garantir à ses clients la traçabilité de toute les filières des produits démantelés (envoi des cartes électroniques à tel endroit, des câbles à tel autre …) car les filières doivent pouvoir être auditées à tout moment dans le cadre de la procédure ISO.

Quelles seraient vos recommandations ?

Les recommandations que l’on peut faire sur la collecte et l’organisation dépendent bien entendu de la taille et des besoins des entreprises. Les offres de services de Triade Onyx sont adaptables pour les PME, les grands comptes industriels, la grande distribution… De manière générale, il s’agira d’abord de bien identifier les déchets en amont, de définir les moyens dont on va avoir besoin pour collecter ces produits et d’offrir aux clients la traçabilité nécessaire (Bsdi, certificat de destruction, présence d’un huissier…). En conclusion, on peut dire que le traitement des D3E est un marché en voie de développement et que la mise en place du prochain décret va permettre de structurer ce métier.

 

(*) Filiale d’Onyx Division Propreté de Véolia Environnement et 2ème opérateur mondial du secteur des déchets et de la propreté, http://www.triade-electronique.com

(1) Aptitude d’une société ou d’un organisme à maîtriser l’impact de l’activité sur l’environnement et le respect réglementaire.

Interview réalisée par Isabelle Pottier, avocat.

Parue dans la JTIT n°38/2005 p.10

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