Prise d’acte de rupture du contrat de travail : preuve et conséquences

acte de ruptureQue peut faire l’employeur face à une prise d’acte de rupture du contrat de travail par un salarié qui invoque une inobservation des règles de prévention et de sécurité ?

En l’espèce, une salariée embauchée en contrat à durée déterminée a été victime d’un accident du travail. Elle a saisi le Conseil de prud’hommes pour faire requalifier son contrat en contrat à durée indéterminée et résilier son contrat aux torts de l’employeur.

Par suite, elle a pris acte par courrier de la rupture du contrat de travail pour non paiement du salaire un mois après la déclaration d’inaptitude médicale et manquement de l’employeur à son obligation de sécurité. Elle invoquait, en l’espèce, l’inobservation des règles de prévention et de sécurité.

Cela pose la question de la charge de la preuve de l’inobservation des règles de prévention et de sécurité. En effet, la Cour d’appel a retenu qu’il appartient à la victime d’un accident du travail de prouver que l’employeur a commis une faute. Il doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer de manière effective la sécurité et protéger la sécurité des travailleurs. Les éléments produits n’étant pas suffisants, la prise d’acte de rupture du contrat de travail produisait les effets d’une démission.

La Cour de cassation censure ce raisonnement. Lorsque l’employeur considère injustifiée la prise d’acte de la rupture par un salarié, il lui appartient de démontrer que la survenance de cet accident est étrangère à tout manquement de sa part. La question des conséquences de la preuve par l’employeur du respect de son obligation de sécurité de résultat sur les effets de la prise d’acte de la rupture du contrat, est en jeu.

Cass soc 12-1-2011 n° 09-70838 Mme X c./ Biscuiterie Vital

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