Intelligence artificielle, ce que révèle le rapport de Cédric Villani

Cédric VillaniDans la perspective de donner un sens à l’IA, Cédric Villani a dévoilé son rapport au public le 28 Mars 2018 (1).

Ce rapport dresse un bilan sur l’IA dans le but d’encourager les professionnels de différents secteurs à se joindre au gouvernement autour d’une stratégie de développement efficace, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle européenne. Une ambition qui vise en particulier à renforcer les investissements dans un environnement florissant.

Le bilan de l’intelligence artificielle

En quelques années, l’intelligence artificielle s’est rapidement développée, offrant de nombreuses opportunités au sein de multiples domaines comme la santé (détection de cancer, prédiction médicale), la justice ou encore les transports.

Face à l’émergence des technologies de l’IA, Cédric Villani revendique son aspiration à « donner un sens à l’IA », une ambition qui se traduit par la nécessité de donner un cap à l’intelligence artificielle.

Le développement de l’IA, doit ainsi se préserver des dérives que pourrait conduire une telle transformation (inégalités sociales et économiques, chômage, impact sur l’environnement etc.).

Conscient qu’un tel développement favorise la transition des tâches et des métiers, il est recommandé de multiplier les expérimentations préalables afin de permettre aux populations les plus touchées de s’adapter aux futures métamorphoses.

La structure du rapport Villani

Au sein de ce rapport, Cédric Villani fait état des nombreuses informations fournies par des experts du domaine de l’IA et liste les différents objectifs à atteindre au cours des prochaines années. A titre d’exemple, il donne les ambitions suivantes :

  • créer un d’un écosystème européen de la donnée ;
  • renforcer la visibilité de ceux qui font l’IA ;
  • mettre l’accent sur quatre secteur juridique à savoir la santé, l’environnement, les transports mobilités et la défense sécurité ;
  • transformer l’Etat en Etat exemplaire ;
  • fédérer les acteurs de la recherche autour d’instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle ;
  • créer un lab public de la transformation du travail ;
  • former des talents en IA ;
  • penser une IA plus verte ;
  • penser l’éthique dès la conception.

Le renforcement de l’écosystème de la donnée

L’expansion du secteur de l’IA dépend d’un élément essentiel : la donnée. C’est la raison pour laquelle Cédric Villani souhaite également valoriser et soutenir les initiatives de mise en commun de données détenues par des grands groupes privés.

Bien évidement une mutualisation générale des données privées, bien que nécessaire sur le plan des avancées technologiques, demeure «ni tout à fait possible, ni tout à fait souhaitable» tant les problématiques sont nombreuses.

Une ouverture progressive pourra néanmoins se faire pour des motifs d’intérêt général et dans un cadre sécurisé afin de pas mettre en péril les entreprises fournissant ces données.

Il est également envisageable que l’exercice du droit à la portabilité pousse les citoyens à la mise à disposition de leurs propres données au profit d’acteurs publics.

Quoi qu’il en soit, Cédric Villani rappelle au travers de ce rapport que « l’intelligence artificielle est entrée depuis quelques années dans une nouvelle ère, qui donne lieu à de nombreux espoirs ».

Ce rapport porte donc de grandes aspirations qui suggèrent au préalable de mener une réflexion collective autour du développement de l’Intelligence Artificielle.

Toutes ces grandes aspirations impliquent nécessairement d’encadrer juridiquement la technologie en elle-même et les données qu’elle utilise.

Marie Soulez
Julie Langlois
Lexing Propriété intellectuelle

(1) Donner un sens à l’intelligence artificielle : pour une stratégie nationale et européenne, Rapport de Cédric Villani au Premier ministre, mars 2018.

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